Dark Places - un thriller sombre et (presque) réaliste
Adapté du roman de Gillian Flynn (auteure aussi du très bon "Gone Girl", adapté au cinéma par David Fincher, avec l'excellente Rosamund Pike dans le rôle principal), "Dark Places" raconte l'histoire de Libby Day (Charlize Theron). Une nuit, il y a près de trente ans, alors qu'elle était âgée 8 ans (Sterling Jerins), elle survit au massacre de sa famille : sa mère et ses soeurs sont assassinées dans la ferme familiale du Kansas. Tout accable le fils aîné, Ben, 16 ans, qui croupit depuis lors en prison.
Un club d'enquêteurs amateurs, persuadé qu'il existe des zones d'ombres dans l'affaire, convainc Libby de les rejoindre et de se replonger dans le souvenir de cette nuit cauchemardesque... Des détails négligés à l'époque par l'enquête officielle pourraient bien faire basculer les certitudes...
Charlize Theron, comme à son habitude, crève l'écran. Et pourtant, Dieu sait si son rôle demande une sobriété extrême. Elle parvient à se mettre dans la peau d'une personnalité peu loquace, en grande carence affective, sans buts ni repères, qui n'a envie de rien et surtout pas de revivre son traumatisme. Sans cette remarquable interprétation, d'une justesse exceptionnelle, je pense que j'aurais perdu le fil rapidement. La mère de Libby est jouée par Christina Hendricks, qui donne à son rôle la dimension tragique qui lui sied, et plus encore.
La mise en scène n'est pas des plus simples, avec foule d'alternances entre présent et passé, de détails subtils qui ont toute leur importance. L'exercice de funambulisme est néanmoins réussi: on parvient à suivre le fil sans se casser la figure, grâce entre autres, à une réalisation particulièrement réussie de Gilles Paquet-Brenner, produite entre autres par (eh oui), Charlize Theron.
"Dark Places" (USA-France, 2015) De Gilles Paquet-Brenner. Avec Charlize Theron, Christina Hendricks, Chloë Grace Moretz, Corey Stoll...